Route du Rhum 2018  point du 07 novembre 2018 - 05h57: La grande descente @routedurhum
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| Michel Lecomte - Journaliste | Voile | Route du Rhum  Vu 74953 fois
Article N°21762

Route du Rhum 2018 point du 07 novembre 2018 - 05h57: La grande descente @routedurhum


Après une journée de mardi marquée par une succession d’avaries dues aux conditions très rudes de l’Atlantique, la situation est devenue plus maniable au large du golfe de Gascogne. Armel Le Cléac’h, après le chavirage de son trimaran, a été récupéré par un bateau de pêche, et Sam Davies fait route vers la Bretagne, la structure de son monocoque étant endommagée.



























Ce n’est pas la pause mais après le méchant coup de vent de mardi et une mer très dure, les solitaires de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe peuvent enfin faire route rapide vers le Sud-Ouest. Pour autant, ils ne sont pas sortis du mauvais temps avec encore une trentaine de nœuds et des vagues par le travers. Et plusieurs skippers ont annoncé qu’ils devaient faire une escale technique pour réparer, à l’image des deux IMOCA de Yannick Bestaven (fixation de la grand-voile) ou de Fabrice Amédéo (bout dehors cassé) visant l’entrée de Lisbonne.






© V.Curutchet






Les Açores en point de mire

Après le chavirage du Maxi Solo Banque Populaire IX, la catégorie ULTIME est désormais représentée par François Gabart et Francis Joyon qui bataillent pour accrocher des alizés pour l’instant souffreteux au Nord de Madère. Et dans le golfe de Gascogne, Romain Pilliard fait son possible pour déborder ce cap Finisterre qui marque la porte de sortie, alors que Thomas Coville pense repartir de La Corogne dès que le bras de liaison de Sodebo Ultim’ sera réparé. De fait, la progression des deux leaders est chaotique pour cause de vent erratique et très instable : ce n’est qu’en soirée de ce mercredi que l’anticyclone des Açores pourrait permettre de glisser enfin rapidement vers les Antilles…

 

Mais pour la plupart des autres concurrents, l’objectif est bien de s’extraire de ce golfe de Gascogne et d’atteindre la latitude des Açores où les conditions de mer et de vent sont nettement plus maniables ! Chez les Multi50, Thibaut Vauchel-Camus indiquait qu’il avait encore une bonne journée de descente vers le Sud-Ouest avant de « souffler » un peu. Quant à Armel Tripon, qui a réussi à s’extirper des côtes portugaises, il doit désormais se recaler vers l’Ouest pour espérer croiser devant. Et Lalou Roucayrol en escale à Lisbonne, doit annoncer son re-départ ce mercredi matin.

Enfin parmi les monocoques IMOCA, force est de constater que Paul Meilhat réalise un superbe début de parcours : il est passé sans trop d’encombre au travers du coup de vent et navigue ce mercredi matin au large de Lisbonne, Vincent Riou dans son tableau arrière et le Britannique Alex Thomson dans son Nord-Ouest. Quant aux Class40, le but est avant tout de glisser le plus vite possible vers le Sud-Ouest pour éviter une nouvelle dépression attendue dans la nuit de jeudi…

 

Le point sur la flotte (abandons, avaries et arrêts) à 4H30 ce mercredi :  

Les "ils ont dit" de la vacation de 4H30 en direct du PC COURSE de Saint-Malo : 

Thibaut Vauchel-Camus (Multi50-Solidaires en peloton-ARSEP) :









« On est entrain de sortir de la seconde dépression. On a eu des rafales à 40 noeuds cette nuit. Bien content de voir un petit peu la fin. Il fait nuit noire, on ne voit rien et ce n’est jamais très agréable de se faire secouer comme ça. Je suis 3 ris ORC. J’attends qu’il fasse jour pour faire un petit peu de rangement et me changer car il fait très froid ! Le vent est descendu à 23-25 noeuds, la mer est un peu courte, 3/4 face, le bateau saute beaucoup. On doit encore avoir 2 à 2,5 mètres de creux. Le prochain objectif c’est les Açores. Même si Armel Tripon a été impressionnant en vitesse, je préfère être là où je suis."







© Alfred Farré / FNOB



Yannick Bestaven (IMOCA-Maître CoQ) :











« J’ai cassé le hook de Grand Voile donc je suis bloqué au 3e ris. Du coup je me dirige vers Cascais (Portugal). Je vais m’arrêter quelques heures pour changer la pièce et repartir au plus vite. Les conditions au Cap Finisterre sont toujours un peu costauds même si ça commence à mollir un petit peu. »

















Sébastien Marsset (Class40-Campings Tohapi) :










« On a 30 noeuds établis avec des rafales 35-37, avec pas mal de mer, ça cogne beaucoup. J’aimerais bien aller plus vite pour m’ échapper plus rapidement dans le sud mais je me demande comment le bateau va rester en un seul morceau donc j’ai pas mal réduit pour préserver le bateau. Ca ne déferle pas trop encore même s’il y a quelque mousses. Il y a forcément des petites bricoles à faire sur le bateau mais tout roule. Hier quand il y avait un peu moins de vent, j’en ai profité pour bricoler un peu. J’espère qu’on n’aura pas des conditions pires que celles déja rencontrées même si on a encore des passages avec 38 noeuds fichier. Je vais regarder le fichier du matin et peut être prolonger le tribord amure pour échapper au vent fort.  L’objectif c’est un compromis entre l’Ouest et le sud. J’ai passé pas mal de temps à la banette, ce n’est pas pour autant qu’on trouve le sommeil, coté alimentation difficile de
faire de vrais repas. »

 

© Eloi Stichelbaut









Alain Delhumeau (Rhum Multi-Rayon Vert) :












« Là je suis sous ORC, 3 ris. Cap au 210°. Tout à l’heure on a eu des vents à 35 noeuds, pas évident mais ça passe. C’est pas des coins qui sont familiers ici mais on y va ! Je vais voir tout à l’heure avec les fichiers et le routeur pour prendre une route un peu plus sud pour être un peu plus tranquille car depuis le début on n’a pas été épargnés. Ca s’est amélioré ce matin, mais il y a encore du vent demain soir. On va se prendre de la baston sur tout le chemin jusqu’au Açores. Je vais refaire un check du bateau au lever du jour, remettre les bouts à leurs places.  Le bateau se comporte bien mais ca reste un trimaran, il faut faire gaffe. Ce que j’aime c’est naviguer propre. Quand on est partis de Saint Malo, avec la météo annoncée, je me suis gratté la tête pour voir si je me mettais à l’abri ou pas.  On a finalement fait le dos rond et traversé la dépression, et ce n’est pas si mal que ça en fait. On est sur la route, ca va bien ! Le bonhomme tient le choc même si je n’ai pas beaucoup dormi mais j’ai bien mangé les sucreries, les gateaux, une soupe...."

© DR


Michel Lecomte

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